Je suis né
au Givre, pendant la période troublée de
la Guerre de Cent ans. A l'époque, je me dressais tel
un donjon carré surmonté de 4 tours d'angles. J'avais pour unique mission de repousser l'ennemi. Pendant des siècles j'ai ainsi mis mes pierres au service de mon pays. Alors, lorsque en cette fin de
XVIème siècle,
le roi Henri IV se présenta à moi pour me demander l'hospitalité... Je baissais ma garde et l'accueillit avec humilité. L'austérité n'empêche pas le savoir-vivre! Suite à cette visite impromptue, mon maître d'alors
(René Bodin) décida de me réaménager... Je vécus une étrange "renaissance".
De "donjon militaire" je devins "château de charme". J'avoue avoir perdu mes repères... Mais que voulez-vous? Les temps changent, il faut s'adapter. Finit la guerre. Nous sommes en
1591 et la France profite d'une paix précaire. Remarquez, je reconnais que
l'ajout du logis ainsi que de cet élégant escalier extérieur surmonté de cette superbe porte gravée n'est pas pour me déplaire, loin s'en faut! Et cette
cheminée en forme d'urne! Quelle folie! C'est assez osé mais j'assume! Pourtant ma beauté ne sera qu'éphémère, la folie des humains viendra détruire ce qu'elle avait érigé. Ma première violation eu lieu en
1621 par les troupes royales. Elles me massacrèrent car j'avais cru bon
d'abriter des huguenots. Des années après,
les troupes républicaines m'investirent. En 1794, celles-ci s'acharnèrent sur moi, symbole de royauté. Elles brûlèrent mon corps et mon âme. Le
XIXème siècle fut, pour moi, une résilience. La
famille Pineau me racheta au
maire Porchier-Thibaudière pour tenter une restauration. Aujourd'hui, j'abrite les descendants des
Veillechèze de La Mardière. De ma gloire passé, il ne me reste rien. Je vous observe depuis cette départementale 85. Trop pressé, trop stressé, trop connecté, vous passez sans me voir. Sachez que je veille sur vous depuis des siècles.
Bonne Visite!