L'étonnant Pigeonnier du Breuil aime à s'auréoler de mystère. Tel un fantôme hantant sa demeure, il apparaît à demi écroulé au milieu d'un champ de blé. Nous sommes en dehors de la ville de Talmont-Saint-Hilaire, sur un chemin de terre. Je me pose immédiatement une question : Où se trouve la Seigneurie? Rien, pas de trace, néant... De plus en plus intriguant! Je m'approche donc du colombier pour découvrir enfin un indice : 1722! Cette date est gravée au dessus de la porte. Je remarque, d'ailleurs, que ce passage est soutenu par 5 grosses poutres en chêne. Je pénètre ainsi tranquillement dans le Pigeonnier et là surprise! Je découvre avec émotion un majestueux sureau qui a investi les lieux (voir photos). Je réfléchis et je me dis qu'entre patrimoine et nature on se tient compagnie. Mon regard est ensuite attiré par les 2000 boulins en brique du colombier. Ceux-ci sont répartis sur 4 niveaux. Je me repose donc la question : Où est le château? Il faut savoir qu'au Moyen-Âge les Pigeonniers étaient un signe extérieur de richesse. Le nombre des boulins est codifié en fonction de la surface du fief de son possesseur : 2 boulins par hectare. Cela signifie, vous l'avez compris, que "les Seigneurs" du Breuil possédaient 1000 hectares de terre. Il est alors d'autant plus étonnant de ne trouver aucune trace de cette famille sur la commune de Talmont-Saint-Hilaire... Il semblerait que ce pigeonnier appartenait au Logis noble du Breuil aujourd'hui disparu et totalement oublié des riverains. Pour anecdote, l'expression "se faire pigeonner" tire son origine des familles nobles qui trichaient sur leurs possessions en rajoutant de faux boulins pour attirer les bons partis et bonnes alliances
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